Où habitaient les cadurciens du XIIe au XIVe siècles?
Comment bâtissait-on au Moyen-Âge?
Comment fait l'archéologue pour dater une maison?
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Inventaire de Cahors : étude des édifices

Les aménagements intérieurs

Les XIIIe et XIVe siècles ont apporté d'énormes progrès à la maison en matière de confort intérieur : les sols se couvrent de carreaux de terre cuite comme on en trouve jusqu'au XIXe siècle, les murs sont enduits et peints, des placards de rangement et des niches d'éclairage (où l'on posait des lampes) sont aménagés dans les murs de toutes les pièces.
Des installations liées à l'usage domestique de l'eau se généralisent également à cette période : des éviers dans les cuisines et des latrines dans des galeries spécialement conçues pour les recevoir font partie de l'équipement de la plupart des maisons de Cahors.

Les sols

Les sols des pièces d'habitation devaient être assez souvent en dalles de pierre ou en carreaux de terre cuite posés sur une épaisse couche de terre qui contribuait à l'amélioration de l'isolation de la pièce.
On sait peu de chose sur ces revêtements car on n'en conserve pas beaucoup de nos jours. Le plus souvent ce sont les traces en négatif des carrelages disparus ou encore la différence de niveau entre le plancher et le sol de l'embrasure qui nous permettent de les imaginer.

Niches et placards

Ces équipements destinés au rangement sont rares avant le XIIIe siècle, à l'exception des grandes niches couvertes d'un arc et descendant jusqu'au sol qu'on conserve dans des maisons du XIIe siècle. On ne connaît pas leur fonction, même si leurs dimensions nous rappellent des "penderies" ou des "armoires murales" trouvées dans d'autres édifices du XIVe siècle du sud-ouest de la France.

Plus fréquentes sont les petites niches couvertes par deux briques en bâtière qui se trouvent aux endroits peu ou pas éclairés par la lumière du jour. Elles ont souvent servi à poser des lampes ou des chandelles. On les aménageait dans les murs des caves aussi bien que dans les latrines. Elles éclairaient le chevet de part et d'autre du lit dans la chambre du deuxième étage de la tour du N° 42 rue de la Daurade.

La plupart des pièces de la maison étaient dotées de placards. Ils étaient aménagés aussi bien dans les pièces à vivre que dans les boutiques. Ce sont des renfoncements dans le mur couverts d'un arc en plein cintre, dont les dimensions sont de 150 cm de hauteur sur 80 cm de large pour une profondeur de 50 cm. Les assises de briques des piédroits sont régulièrement espacées pour laisser des rainures où venaient s'insérer les deux ou trois planches des étagères. Une feuillure entourant l'ouverture nous indique que ces placards étaient fermés par un ou deux battants.
Aucun texte ne nous renseigne clairement sur le type d'objets qu'on rangeait dans ces structures, d'autant plus que les inventaires de la fin du Moyen Âge mentionnent toute une série de meubles destinés au rangement (caisses, coffres, dressoirs et armoires). Nous imaginons que ces équipements rendaient plus accessibles des objets d'usage quotidien comme la vaisselle ou la nourriture. Enfin, des placards souvent percés à proximité des cheminées contenaient probablement les ustensiles liés au fonctionnement du foyer.

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