Où habitaient les cadurciens du XIIe au XIVe siècles?
Comment bâtissait-on au Moyen-Âge?
Comment fait l'archéologue pour dater une maison?
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Inventaire de Cahors : étude des édifices
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L'évolution de la fenêtre du XIIe au XIVe siècle

La fenêtre évolue rapidement au cours du Moyen Âge, ce qui en fait un bon repère chronologique pour l’archéologue.
La plus ancienne fenêtre connue à Cahors est une fenêtre à linteau sur coussinets, conservée au N° 71 rue du Cheval-Blanc [notice]. Cette forme très simple est cependant utilisée pendant toute la période, surtout dans des élévations secondaires.
Plus significatives sont les formes des fenêtres des façades sur la rue. C’est tout d’abord la fenêtre géminée qui, pendant la plus grande partie du XIIe siècle conserve des arcs en plein cintre et n’est pas chainfreinée. A la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe se multiplient les baies ternées, la baie présente alors trois petits arcs, et non deux, qui retombent sur deux colonnettes au lieu d’une, comme au N° 113 rue Delpech. La baie ternée des maisons romanes est abandonnée au milieu du XIIIe siècle au profit du retour à la baie géminéee comme celle du n° 74 rue du Docteur-Bouscarat dont le système de fermeture est plus aisé.
En pierre ou en brique, l'arc brisé , utilisé pour les portes dès le début du XIIe siècle, finit par s’imposer pour les fenêtres où il remplace progressivement, à partir du début du XIIIe siècle, l'arc en plein cintre. Mais la principale innovation est l’introduction d’un jour dans le tympan, un simple trou rectangulaire pour le corps principal du N° 42 rue de la Daurade, puis un carré sur la pointe pour la fenêtre géminée de l’actuel Hôtel de Ville [notice] datée de la 2e moitié du XIIIe siècle. Ou un oculus polylobé tel qu'on le voit aux fenêtres à oculus du N° 52 rue de Lastié [notice].
Le tympan ajouré annonce la fenêtre à remplage dont le réseau de pierre est entièrement garni de verre. Les premières fenêtres à remplage comme celle du N° 18 rue du Tapis-Vert [notice], apparaissent à Cahors dans les années 1260-1280, en même temps que le décor sculpté du gothique français. La forme usuelle est celle de la baie à arc brisé mais, dès 1300, les fenêtres de la chambre de parement du palais Duèze adoptent la forme rectangulaire, une traverse de pierre séparant les quadrilobes supérieurs des lancettes de la partie basse, comme au palais de la Raymondie à Martel. La croisée est pleinement réalisée, peut-être dans les années 1340, quand la traverse de pierre est établie à hauteur des impostes, comme nous le montre le N° 25-35 rue de l'Université [notice].
Si la fenêtre retient autant l’attention de l’archéologue, c’est aussi parce qu’elle concentre l’essentiel du décor sculpté de la demeure du Moyen Âge.